Je suis Everythink Everywhere All At Once

À ce titre, il peut y avoir trois réactions. Sois-tu ne parles pas anglais et ne comprend rien à ce que je viens de dire. Soit, tu parles anglais et tu me trouves quand même plutôt arrogant de dire que je suis tout, partout et tout à la fois. Et si tu as vu le chef-d’œuvre des Daniels, tu te dis juste que je vais parler du film le plus profond et le plus barré de cette génération.

Et bien sûr, c’est la troisième possibilité, la bonne.

Mais alors pourquoi je dis que « je suis » everythink everywhere all at once ? Car pour la première fois dans un film, je me reconnais dans les trois personnages principaux.

L’histoire :

Le film « Everythink Everywhere All At Once » raconte l’histoire de Evelyn Hu, une femme âgée d’origine chinoise vivant dans la banlieue de Los Angeles. Un jour, Evelyn découvre qu’elle possède des pouvoirs surnaturels qui lui permettent d’accéder à des dimensions alternatives. Elle devient ainsi capable de traverser différents univers parallèles et d’explorer des versions alternatives d’elle-même. Au fur et à mesure de son voyage, Evelyn réalise que ces dimensions sont en danger et qu’elle est l’unique personne capable de les sauver. Elle se lance alors dans une quête afin de protéger les différentes réalités et découvrir son véritable rôle dans l’univers.

Le succès du film :

« Everythink Everywhere All At Once » a connu un grand succès tant critique que commercial. Le film a été acclamé par les critiques pour sa créativité, son audace narrative et son exploration des dimensions parallèles. Il a également été salué pour la performance impressionnante de Michelle Yeoh dans le rôle d’Evelyn Hu.

Le film a remporté plusieurs récompenses prestigieuses, dont le Grand Prix du Jury au Festival du Film de Sundance, qui a reconnu la vision innovante du réalisateur et l’originalité du scénario. Il a par ailleurs remporté le Prix du Public dans plusieurs festivals, montrant ainsi l’impact émotionnel et l’engouement qu’il a suscité auprès des spectateurs.

En plus de son succès critique, « Everythink Everywhere All At Once » a également été un succès commercial. Il a attiré un large public grâce à son mélange unique d’action, de mystère et de fantastique. Le film a connu un succès international, notamment en captivant les spectateurs avec son intrigue complexe et ses visuels extraordinaires.

Dans l’ensemble, « Everythink Everywhere All At Once » a été salué comme un véritable bijou du cinéma, grâce à son originalité, sa performance remarquable et sa capacité à captiver et à émerveiller les spectateurs à travers le monde.

Mais il parle de quoi le film ?

Dans »Everything Everywhere All at Once », nous sommes conviés à explorer l’univers d’une famille en quête de sens. Chacun des membres de cette famille se cherche parmi les multiples versions potentielles de ce qu’ils pourraient être. Ce film nous fait réfléchir sur des questionnements profonds comme l’identité, les choix ou encore l’acceptation de soi.

Il aborde également le fossé culturel entre les générations et la surabondance d’informations caractéristique de notre ère numérique. Nous sommes plongés dans un univers où les membres de la famille semblent s’éloigner de plus en plus, et se perdre au milieu d’un infini d’univers en constante expansion.

L’un des thèmes clés du film est la « peur de rater sa vie », communément appelée FOMO (Fear Of Missing Out). Le personnage de Joy, par exemple, se retrouve confronté à l’immensité du potentiel de son futur, mais cette idée d’être partout à la fois ne fait qu’accentuer son sentiment d’étouffement dans une réalité où elle n’a pas encore trouvé sa place.

« Everything Everywhere All at Once » nous pousse à nous interroger sur le sens profond de nos vies et sur la façon dont nos choix et nos identités peuvent être influencés par les pressions de notre monde moderne. À travers le prisme de cette famille en quête de sens, le film nous rappelle l’importance de l’acceptation de soi, et nous incite à embrasser notre propre unicité dans un monde en constante évolution.

Le film explore également le concept de déréalisation, ce sentiment de détachement de la réalité, qui peut toucher chacun d’entre nous à un moment donné. Il nous met en garde contre les dangers du nihilisme, cette idée que tout est voué à la destruction.

Bref, en parcourant ce voyage avec cette famille, nous sommes invités à remettre en question nos propres choix, à explorer notre identité et à trouver un équilibre face à la multitude d’options qui s’offrent à nous dans ce vaste univers.

Je me reconnais dans chaque personnage :

Au début de ce texte, je mentionnais que je me reconnaissais dans les trois personnages principaux, et c’est un peu déroutant (attention, je vais spoiler sévère).

Le personnage d’Evelyn représente la personne qui vit une vie monotone et rêve de tout ce qu’elle a raté. Je me suis identifié à elle, car je peux parfois me sentir coincé dans ma routine quotidienne et avoir des regrets sur des opportunités manquées.

Joy, la fille d’Evelyn, est élevée dans un environnement où l’amour et l’affection sont exprimés de manière peu conventionnelle. J’ai également pu me reconnaître en elle, car parfois, je peux me sentir maladroit dans mes relations et avoir du mal à montrer mes sentiments, car élevé par des gens qui ne savaient pas les communiquer.

Le personnage de Jobu, l’alter ego de Joy, représente une génération immergée dans l’univers d’internet et des connaissances infinies, mais qui peut aussi se sentir perdue quant à son identité réelle. Je me suis identifié à cela, car je sais ce que c’est cette impression d’avoir la possibilité de pouvoir accéder à toutes les connaissances de la terre, mais de ne pas savoir qui on est vraiment.

Enfin, Waymond, le mari d’Evelyn, incarne la gentillesse et la détermination malgré les difficultés. Je me suis identifié à lui, car comme lui, je peux souvent être perçu comme trop gentil ou faible, mais je crois en la valeur de rester positif et attentionné envers les autres.

Chaque personnage m’a fait réfléchir sur moi-même et sur ma manière d’interagir avec les autres. Leur évolution tout au long du film m’a rappelé l’importance de la capacité d’introspection et de la compassion envers soi-même et envers les autres.

Chaos et Brillance Créative

Tout ceci serait déjà pas mal dans un film, mais « Everythink Everywhere All At Once » a en plus du fond une incroyable forme. Visuellement, le film est une claque. La réalisation et le montage sont à l’image du film, incroyablement chaotique, mais maitrisé. « Everythink Everywhere All At Once » est un film de cinéma comme on en fait plus, car en plus ne pas privilégier des SFX dégueulasses et un scénario insipide autours du multivers comme Marvel, le film a une autre incroyable qualité : l’imagination débordante et sans limites des réalisateurs.

Parce que oui, le film se permet tout et ça fait du bien. L’humour est incroyablement absurde. D’ailleurs, les gens qui n’ont pas aimé le film balancent cette absurdité en dehors de son contexte.

 » Le film qui a volé la palme d’or du cinéma avec un combat, avec un plug anal et des mains en saucisse »

Si je te résumais effectivement les scènes de la même manière, tu me dirais, et à juste titre, que le film des Daniels était dans la même verve que ceux des frères Farelly (les réalisateurs de Marie à tout prix et de fous d’Irène). Et pourtant non.

Le film des Daniels (qui pour info ne sont pas frères, juste le même nom de famille) épouse tellement leurs scènes les plus absurdes, au point de surprendre en leur donnant une véritable utilité. Il suffit de voir le monde aux doigts en saucisses pour le comprendre. Si au début la scène prête à sourire, on ne se doute pas que plusieurs minutes plus tard, nous reviendrons dans ce monde qui assume tant son idée qu’elle finit par devenir touchante. Ici point de blague nulle à la Marvel pour essayer de désarmer une scène trop sérieuse quitte à te sortir du film, ici l’absurde fait partie de l’ADN du film. Et mon Dieu que ça fait du bien de regarder un film, à notre époque aseptisée, qui assume jusqu’au bout ses idées.

Je suis Everythink Everywhere All At Once

Ce film est une pépite, comme je n’en avais jamais vu depuis Matrix. D’ailleurs les Daniels passent leurs temps à dire à quel point le film des sœurs Wachowski a pu les inspirer. Et si on peut voir clairement qu’ils partagent l’envie de réaliser des films ultra-référencés, le traitement est différent.

Ici le film est plus direct et fait passer clairement son message. Tout en étant extrêmement chaotique et pourtant limpide.

Aucune critique que tu peux lire d’un film est objective, elle dépend du spectateur qui est devant son écran. Un film peut être un nanar insupportable pour l’un et un chef-d’œuvre profond pour l’autre. Car c’est ça la force de l’art, faire réagir les gens, avec leurs passés, leurs présents et leurs vécus. Et c’est pour ça que je dis que je suis Everythink Everywhere All At Once, parce que le film m’a surpris, m’a fait rire et surtout m’a parlé directement à moi. C’est pour ça que j’aime le cinéma, le vrai. Et quand je vois qu’on peut sortir encore ce genre de film, je me dis que le cinéma n’est pas mort finalement.

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djekill

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