Parfois, on se met des idées en tête et on passe complètement à côté de choses évidentes. Pour moi, c’était l’écriture. Petit, lire et écrire, ce n’était pas mon truc — surtout avec la façon dont l’école nous le présentait. Peut-être que toi aussi, tu es passé à côté de quelque chose à cause de cette vision trop scolaire ?
Du « Détective Magazine » au virus des magazines…
Depuis tout petit, j’ai toujours été attiré par la presse. Les magazines, je les adorais ! Même ceux de rugby, alors que le sport, ce n’est franchement pas mon truc. Ce qui me plaisait, c’était l’objet en lui-même : la mise en page, les couleurs, le format… La forme plus que le fond, en quelque sorte.À 8 ans, j’ai même créé mon propre journal : Détective Magazine (aucun rapport avec le vrai !). Quelques feuilles, des crayons de couleur, des agrafes et beaucoup de fautes plus tard, j’avais pondu un magazine de 4 pages avec mes “super conseils” pour devenir un bon détective. Problème : c’était fait à la main, donc un seul exemplaire possible. Et il fallait bien un lecteur ! Heureusement, il y avait Guillaume, un copain de classe un peu naïf mais super sympa. Je lui ai même proposé un abonnement : 5 francs pour 5 numéros (moins d’un euro pour les jeunes !). Incroyable mais vrai, il a accepté. Sauf que faire 5 numéros à la main, c’est long… J’en ai fait 4. Déjà un entrepreneur à moitié raté !
Mon premier article… par hasard
Vers 10 ou 12 ans, un petit musée sur la Seconde Guerre mondiale a ouvert dans mon village, au fond d’une ruelle sombre. Je l’ai visité des dizaines de fois, sans trop savoir pourquoi, car cette période ne me fascinait pas vraiment. Un jour, grâce à ma mère (encore merci !), une journaliste de L’Indépendant m’a proposé d’écrire un article sur le musée. Ce fut mon tout premier article !

Des CD de démos aux critiques sur le web
En grandissant, j’ai troqué les BD contre les magazines de jeux vidéo. À l’époque, il y en avait plein, et aller les acheter relevait de l’aventure : fouiller dans les rayons des bureaux de tabac, espérer tomber sur le bon numéro… Et surtout, il y avait les fameux CD de démos ! On pouvait tester des extraits de jeux, installer des logiciels, personnaliser à fond son Windows avec des thèmes futuristes… Même si ça ralentissait un peu le PC, on adorait bidouiller.Un jour, toujours grâce à ma mère pleine d’idées, j’ai fait ma première critique de film pour une radio catholique régionale. C’était pour Opération Espadon. Une simple chronique audio. Et à la fin, j’ai dit un truc du genre : “Vu ce qu’il vient de se passer aux États-Unis, c’est peut-être la dernière fois qu’on verra un film où on détruit des immeubles.” On était le 11 septembre 2001. J’en avais pas mesuré la portée à ce moment-là…
Des débuts chaotiques à l’envie de partager
Avec l’arrivée d’internet, je me suis mis à jouer en ligne, notamment à City of Heroes. On avait créé une guilde, et comme les autres avaient leur blog ou site, je m’en suis chargé. J’ai bricolé ça avec un logiciel pas du tout fait pour, et le résultat était… fonctionnel, mais moche et lourd !
Puis est venue la mode des blogs. J’en ai créé un pour mes potes du village, avec nos photos de week-ends. J’étais un peu le photographe officiel. Ensuite, j’ai tenté un blog plus sérieux, mais l’une de mes critiques a déplu, et j’ai reçu une demande de suppression. Par prudence, j’ai tout supprimé et recommencé sous un autre nom. J’étais un peu perdu, je l’avoue.
Malgré tout, j’ai fini par créer mon premier vrai blog. C’était l’époque des options à foison : neige à Noël, citrouilles à Halloween, musique d’accueil… L’âge d’or des sites lourds et kitsch !Puis est arrivé djeworld.com, mon ancien site où j’ai commencé à écrire plus sérieusement : critiques de films, séries, matos… En me relisant aujourd’hui, c’était franchement pas terrible, voire catastrophique ! Un jour, j’ai tout repris à zéro. J’ai lancé djeworld.fr, en important certains anciens articles. J’avais besoin de repartir sur de bonnes bases, sans oublier d’où je venais.

L’école m’a menti !
Finalement, j’ai lu et écrit bien plus que je ne l’aurais cru. Pas grâce à l’école, mais malgré elle. J’ai longtemps rejeté la lecture et l’écriture parce que je n’aimais pas leur version scolaire. Les romans imposés, les dissertations figées… ce n’était pas pour moi.
Aujourd’hui, je lis un livre par mois, et j’écris un article par semaine. L’école ne m’a pas donné envie. Je ne renie pas ce qu’elle m’a appris, mais elle n’a pas su éveiller ma curiosité. Elle ne montrait pas que lire et écrire pouvaient être fun, vivants, utiles.Alors si un jour tu te dis : “J’aime pas lire, écrire, les maths…”, demande-toi si ce n’est pas la façon dont on t’a enseigné ces matières qui t’en a dégoûté. Ce n’est peut-être pas un désintérêt, mais un décalage avec ta manière d’apprendre.
Mon conseil
Lis ce qui te passionne : blogs, magazines, BD, peu importe. Écris pour toi, sans pression. Tu pourrais être surpris de ce que tu es capable de faire.
Ce message ne s’adresse pas qu’à ceux qui rêvent d’écrire. Il s’adresse à tous ceux qui se sentent limités par une expérience scolaire un peu trop rigide. L’école n’est qu’un cadre. Elle n’est pas la vérité. Explore par toi-même, trouve ce qui te parle vraiment.
“L’éducation, c’est ce qui reste après qu’on ait oublié ce qu’on a appris à l’école.”
— Albert Einstein