Accepter la différence dans le jeu vidéo (et ailleurs)

Depuis 30 ans j’ai vu la société française pas mal changer, parfois en mal et parfois en bien. Si on oublie les petits villages comme le miens être noir ou homosexuel est franchement moins un problème qu’il y a 30 ans, heureusement d’ailleurs. Il est vrai que ma génération a grandi avec la différence, les couples divorcés, les couples cosmopolite, et maintenant le mariage gay. C’est pour cela souvent que les gens de ma génération accepte plus souvent la différence, du moins c’est ce que je croyais, car Quantic dream m’a ouvert les yeux sur la nouvelle mentalité des joueurs, une mentalité intolérante.

Vous vous demandez surement pourquoi je fais l’amalgame entre la société et les jeux vidéo, tout simplement à cause de la sortie d’un jeu, Beyond two souls, qui ouvre un débat aussi stérile qu’inutile, alo biyon cet un je ou pa??? lol.J’ai envie de dire déjà oui, bien sur, c’est un jeu vidéo, vous dirigez le personnage, vous avez une interaction c’est donc un jeu vidéo. Mais en même temps, si ce n’était pas un jeu vidéo, cela changerait quoi ? Plus le temps passe et plus nous devenons exigeants envers le jeu vidéo, trop répétitif, trop générique, trop facile, trop de suite, trop court.

Il est vrai aussi que l’image du jeu vidéo est également toujours tournée (souvent injustement) vers la violence, vers le manque de maturité. Oui le jeu vidéo peut être autre chose qu’un simple jeu de tir bourrin comme a pu nous le prouver le magnifique « journey » une oeuvre poétique qui parle en chaque un de nous et cela, sans histoire.Il ne faut pas oublier que le jeu vidéo est jeune, il n’a que la trentaine, c’est un média bien moins mature que la musique ou bien les films, ou bien encore la TV. Des créateurs comme David Cage essaye d’autres chemins, un jeu plus basé sur les sensations, plus mature, plus adulte. Malheureusement, comme pour notre société, beaucoup n’accepte pas la différence, un jeu plein de QTE, de cinématique n’a aucun intérêt d’après eux, pourtant si nous avions régis comme ça dans les années 80, le jeu vidéo serait limité à Pong.

La vraie raison de ce genre de réaction vient surtout de la peur que cela devienne standard, que ce genre de jeu remplace les FPS par exemple. La peur, le sentiment même qui nous fait rejeter un fils homosexuel, ou un voisin qui fait le ramadan, on ne comprend pas, donc ça nous fait peur.Pourtant regardez le cinéma, les genres parfois décriés comme n’étant pas des films car totalement expérimentaux sont sortis ( regardez  Koyaanisqatsi par exemple). Ces films ne remplacent pas les films bourrins de michael Bay, mais il complète le paysage cinématographique.

Pour en revenir a Beyond (comme a chaque chose d’ailleurs) il ne faut pas dire que c’est mauvais, mais dire que l’on a pas aimé, car oui comme flower ou bien journey, beyond est une expérience, et une expérience ne fonctionne pas de la même façon sur chaque personne, je vais vous donner des exemples.

Avant Beyond, Quantic Dream a sorti Heavy rain, un jeu déjà très critiqué a sa sortie, un croisement entre le jeu vidéo et le film ( comme Beyond). L’histoire de quatre personnages à la recherche d’un tueur qui a enlevé l’enfant d’un de ses héros de l’histoires. Le jeu est sorti juste à la naissance de mon fils, juste quand je découvre mon boulot de père, cela ne peut pas mieux tomber. Les scènes les plus critiqués étaient celle qui ne racontait rien, ou le personnage est seul avec une série d’interaction qui ne fait pas vraiment avancer l’histoire. Pourtant pour moi ce sont ses moments qui font la force de ce jeu, des moments où l’on fait régir notre personnage selon notre propre personnalité. Par exemple dans un niveau notre personnage est en pleine dépression après la perte de son fils, il cherche désespérément son enfant alors qu’il sait très bien qu’il n’est pas là. Dans les interactions possibles on peut toucher les affaires de son fils, ça ne sert a rien mais tous les pères régiraient de la même manière, prendre un objet qui rappelle son fils. Une fois le niveau terminé je suis monté dans la chambre de mon fils et j’ai serré son doudou contre lui.

djekill

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