Apprendre efficacement avec ANKI

1990 et des poussières, il est 20 h 30. La nuit est tombée et je me couche en voulant essayer absolument une solution d’apprentissage à la mode. Je place mon transistor cassette à côté de mon lit et j’appuie sur lecture. Une voix est en train de réciter ma leçon que je dois apprendre pour le lendemain. Cette voix, c’est la mienne. Pour pallier à mes problèmes de mémoire, j’essaye la solution de m’enregistrer la journée pour me le repasser la nuit. Le lendemain, je me réveille fatigué et sans avoir retenu quoi que ce soit de la leçon. Mais pourquoi ?

La nuit, c’est fait pour dormir :

Le problème de cet apprentissage miracle, c’est que c’était inefficace en plus d’être contre productif. En effet, pour consolider ce qu’il a appris, le cerveau a besoin d’un sommeil calme. En passant des enregistrements la nuit, on empêche son cerveau de se reposer, et de valider son apprentissage journalier, double erreur. Faisions-nous fausse route alors, avec ce genre d’apprentissage ? Et bien oui. 

La meilleure solution est la répétition, et ce système existe depuis 1885.

Avec le temps va tout s’en va :

Saviez-vous que l’on oublie 60 % de ce que l’on a appris en quelques heures, et 80 % en quelques jours ? Partant de ce postulat, Hermann Ebbinghaus, un philosophe allemand, a dessiné une courbe, la courbe d’Ebbinghaus (logique).

Dans cette courbe, on peut voir le pourcentage de rétention du savoir sur la durée. Pour faire simple, plus le temps avance, plus nous oublions ce que nous apprenons (courbe normale de l’oubli).

Mais comme tu peux le voir, grâce à des rappels, tu pourras consolider tes connaissances en dur et les retenir sur la durée (on appelle cela « la consolidation mnésique »).

Et sinon, Anki ?

J’y viens, j’y viens. 

Pour consolider son savoir, il faut rafraîchir sa mémoire périodiquement. Mais soyons honnête deux secondes, sans système fiable, on va se perdre. C’est là qu’intervient Anki.

Voici comment il fonctionne. Pour faire simple, tu vas créer des fiches de révision avec un recto et un verso.

Dans le recto, tu peux écrire un mot et dans le verso, sa définition. Ensuite lors de tes entraînements, le mot va t’être proposé, et à toi de te souvenir de la définition (tu peux aussi faire le contraire).

Après affiche la réponse pour vérifier si tu as la bonne réponse. Ensuite, répond honnêtement à la question en bas de l’écran.

As-tu répondu facilement, de manière correcte ou bien difficilement ?

Car c’est là qu’intervient la courbe d’Ebbinghaus. Le logiciel va espacer cette question selon ton niveau de difficulté à y répondre. Si tu as vraiment galéré, il va te reposer la question dans 10 minutes. Si c’est correct, ça peut être dans 8 jours et si c’était très facile, ça peut être dans 2 semaines. 

Et voilà comment, avec une répétition espacée, tu vas pouvoir consolider ton savoir.

Conclusion :

Si le jeune moi avait eu la chance, à l’époque, de connaître le principe d’Ebbinghaus et d’avoir les outils d’aujourd’hui pour l’exploiter, sans nul doute que j’aurais kiffé l’utiliser. C’est ludique et facile à mettre en place, même si le logiciel sur pc peut paraître archaïque au premier abord. 

Actuellement, je l’utilise pour faire réviser mon fils, bien sûr, mais également pour moi. J’ai créé des fiches pour retenir les principes que je lis dans les livres, mais aussi pour réviser mon anglais. Et cette fois-ci, je me couche vraiment en étant sûr que j’apprends, efficacement.

Voici ci-dessous une vidéo didacticiel pour installer et utiliser Anki avec un couple qui l’utilise pour apprendre le japonais.

et n’oubliez pas :

« Le meilleur moyen d’apprendre à apprendre, c’est encore d’apprendre. »

Jean-Pierre Chevènement 1984

djekill

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