Factfulness ou ne pas voir les choses dans leurs ensembles

« On me prend vraiment pour une conne »

Cette phrase j’ai pu l’entendre d’une femme d’un certain âge dans l’ascenseur d’un hôpital.

La raison de sa véhémence provenait pourtant d’un simple message, celui de l’ascenseur. En effet celui-ci avait osé dire les phrases suivantes :

« Attention à la fermeture des portes, 1 er étage, attention ouverture des portes »

Devant l’incompréhension de sa réaction, je ne pus m’empêcher de lui demander pourquoi elle disait cela.

« Parce que qu’on me prend pour une idiote, comme si je n’étais pas capable de voir que la porte est fermée ou bien qu’elle soit ouverte. On est un pays d’assister, merci Macron »

Pourquoi ai-je posé la question moi aussi. Essayant de garder mon calme je préparais une réponse à la fois claire mais directe.

« Madame nous sommes dans un hôpital, dans un hôpital il y’a des personnes âgées, mal voyante, sourde, malade, handicapé. Alors, Le message n’est peut-être pas pour vous, mais l’hôpital ne peut savoir quel est votre handicap, surtout quand il n’est pas physique comme vous »

Je ne te cache pas ma fierté d’avoir réussi à sortir cette phrase d’un trait et d’avoir réussi a faire sourire la personne qui était avec nous dans l’ascenseur, ayant compris la dernière partie. Mais ma nouvelle amie était hermétique à ce que je venais de dire, et après avoir bougonné dans sa moustache (elle en avait effectivement une), quitta l’ascenseur. Une fois dans la voiture et mon calme revenu, je me suis posé une question :

Pourquoi les gens ne voient la vie qu’à travers un tout petit trou ?

Ce film est une merde

« Ce film est un énorme ratage ». Voici que l’on peut entendre comme introduction d’une vidéo YouTube critiquant le nouveau film de Zac Snyder, Rebel Moon. « Il est impossible d’apprécier ce film », affirme-t-il sans compromis. « De toute façon, ne perdez pas votre temps, tout le monde est d’accord pour dire que c’est sans intérêt et visuellement in-regardable, vous ne pouvez pas apprécier ce film. » Quelle affirmation arrogante : « vous ne pouvez pas apprécier ce film ». Il y a plus de 8 milliards d’habitants sur terre avec des opinions divergentes, et personne ne peut apprécier ce film ?

Alors que je pensais avoir touché le fond avec cette vidéo profondément subjective, je continue ma descente en lisant les commentaires. « Merci pour ton avis objectif, tu m’as évité de perdre du temps avec cette horreur, je suis content de ne pas l’avoir regardé. »

« Ce film est une arnaque, c’est pour cela que je ne regarde plus Netflix. »

Les commentaires se succèdent, me montrant une chose choquante : les gens remercient une personne qu’ils ne connaissent pas de leur imposer un avis sur un film qu’ils n’ont pas regardé.

Une société de l’attention

A chaque époque, une nouvelle ère se présente. Nous avons connu l’ère mercantile (à la recherche de territoires), l’ère industrielle, l’ère de l’information (ou ère informatique). Actuellement, nous vivons dans l’ère de l’attention. En effet, internet n’a plus pour but principal d’informer, mais de capter notre attention. Dans son livre « Arrêtez d’oublier ce que vous lisez », Eliott Meunier explique qu’il existe deux types d’attention : celle dirigée par des objectifs internes et celle stimulée par des stimuli externes.

Focaliser son attention sur ce que l’on souhaite apprendre relève de l’attention dirigée, tandis que parcourir YouTube sans but précis correspond à une attention stimulée. Soyons honnêtes, il est plus facile de solliciter notre attention stimulée. Notre cerveau fonctionne ainsi et cherche à économiser de l’énergie. Malheureusement, il n’a pas évolué aussi rapidement que notre société.

Un problème d’évolution

En effet, à la base, notre cerveau était conçu pour prendre des décisions logiques et rapides afin de garantir la survie de nos ancêtres.

Devrais-je manger tout maintenant au risque de ne pas avoir de nourriture demain ? Oui ? Non ?

Devrais-je éviter d’attaquer cet animal qui pourrait me tuer ? Oui ? Non ?

Devrais-je choisir cette femme qui ne me plaît pas mais qui pourrait assurer ma descendance ? Oui ? Non ?

Ce genre de questions ne se posent plus en 2024. Notre société a évolué pour que nous n’ayons plus à les résoudre. Le problème est que notre corps évolue beaucoup plus lentement. Aujourd’hui, nous souffrons d’une incompatibilité entre notre corps et notre société moderne. C’est pourquoi notre cerveau fonctionne souvent en pilote automatique en faisant des raccourcis. Tout cela a tendance à nuire à nos jugements.

Un dimanche après-midi à l’île de la grande jatte

Connais-tu le film des années 80, « La folle journée de Ferris Bueller » ? Dans ce film, Ferris, le héros, est un élève espiègle qui décide de sécher les cours pour profiter de la vie durant une journée. Il est accompagné de son meilleur ami Cameron, un jeune homme hypocondriaque et défaitiste, ainsi que de Sloane, sa petite amie.

Pourquoi je te parle de ce film soudainement ? Car il y a une scène très significative qui est très pertinente ici. Lors d’une visite au musée, nos héros s’arrêtent devant une peinture intitulée « Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte ». C’est une œuvre réalisée par Georges Seurat qui utilise la technique du pointillisme, où la peinture est composée uniquement de petits points. Quel est le lien avec notre sujet ?

Ferris est le héros du film, il est espiègle et profite de la vie, pour lui, rien n’est grave. Lors de la scène devant la peinture, il la regarde de loin, dans son ensemble. Il peut donc clairement voir la totalité de la peinture et comprendre l’ensemble de la scène.

Cameron, quant à lui, est défaitiste. Il voit tout en noir et chaque problème devient grave à ses yeux. Dans le film, il observe la peinture de très près. Par conséquent, il ne voit que des petits points et non la peinture dans son ensemble, et donc, ce qu’elle représente.

le pointillisme

Cette scène illustre de manière graphique ce dont je parle depuis le début. L’un des personnages est pessimiste car il regarde les choses de trop près et remarque chaque détail. L’autre personnage, positif et joyeux, regarde les choses de loin, dans leur ensemble.

Ceci n’est qu’un aperçu :

Tu l’as bien compris, il est important de remettre en question constamment nos réactions. Pourquoi est-ce que je vois les choses de cette manière ? Ai-je fait le bon choix ? Pourquoi ai-je réagi ainsi ? Toi comme moi sommes dépendants des réactions souvent inconscientes de notre cerveau, et il n’est pas facile de s’en rendre compte.

Dans le livre Factfulness, l’auteur parle des erreurs de nos instincts et de comment essayer de les compenser. Voici les 10 instincts abordés dans le livre :

1.L’instinct du fossé

2.L’instinct du pessimisme

3.L’instinct de la ligne droite

4.L’instinct de la peur

5.L’instinct de la taille

6.L’instinct de la généralisation

7.L’instinct du destin

8.L’instinct du point de vue unique

9.L’instinct du blâme

10.L’instinct de l’urgence

Et tu sais quoi ? Au cours de cette année, nous allons essayer de discuter de chacun de ces points. Donc, à très bientôt !

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djekill

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