Quand écrire, c’est parler dans le vide

Le silence assourdissant du web

Encore un article publié, et… le silence. 320 vues, c’est pas mal, me diras-tu. Certes, ce n’est pas mon plus grand succès,mais les chiffres n’ont jamais été ma priorité. Je les consulte par simple curiosité, pour voir si ça monte, si ça descend… un peu comme un scientifique observerait ses souris de laboratoire. Mais là, ce qui m’interpelle, c’est le calme plat du côté des commentaires. Zéro réaction, zéro partage. C’est comme lancer une bouteille à la mer avec un message important, et ne jamais recevoir de réponse.

Ce silence, je le ressens aussi dans la vie « réelle ». Parfois, j’ai l’impression de parler dans le vide, mes paroles se perdent dans l’air comme des bulles de savon. Et ce sentiment d’inutilité me poursuit jusque sur Internet. Alors, pourquoi est-ce que je m’entête ? Si j’écris, c’est pour partager, pour créer du lien, mais sans retour, à quoi bon ?

Je ne blâme personne, hein ! Je me dis même que c’est peut-être moi le problème. Quand je demande l’avis de mes proches, ils se contentent d’un « c’est bien » poli, sans plus. Un peu comme si je leur avais montré un dessin gribouillé sur un coin de table. Comment espérer que des inconnus s’intéressent à mes articles si même mon entourage ne prend pas la peine de commenter ? Du coup, pour la première fois depuis que j’ai commencé ce blog,

L’appel de la création

Depuis tout petit, j’ai ce besoin viscéral de partager. Partager mes conseils, mes souvenirs, mes peurs, mes angoisses… Tout ce qui me passe par la tête, en fait ! C’est comme une envie irrépressible de vider mon sac, de mettre de l’ordre dans mes pensées en les couchant sur le papier (ou plutôt sur l’écran).

Au-delà du partage, c’est la création elle-même qui m’attire. J’ai besoin de donner forme à mes idées, de les matérialiser. Que ce soit en photo, en vidéo ou à l’écrit, c’est comme si une force invisible me poussait à m’exprimer. Un peu comme un artiste qui a besoin de peindre, de sculpter ou de composer de la musique.

J’ai souvent cette image en tête : quelqu’un qui hurle à l’intérieur de moi, mais personne ne l’entend. C’est comme si j’avais mis mon esprit en attente, je sais qu’il a des choses à me dire, mais je n’écoute pas. Je suis trop occupé à écouter les autres, à répondre à leurs besoins, à me conformer aux attentes de la société. Et pendant ce temps-là, ma petite voix intérieure s’éteint peu à peu…

Chapitre 3 : Le temps, cet ennemi juré

Chaque fois que je publie un nouveau texte, c’est une petite victoire personnelle. C’est comme si j’avais accouché d’une partie de moi-même. Et crois-moi, ça me prend du temps ! Du temps pour réfléchir, pour formuler mes idées, pour trouver les mots justes, pour peaufiner le style… Impossible pour moi de déléguer ça à une IA ! Chaque phrase que j’écris est le fruit de mon propre travail, de ma propre réflexion.

Et c’est justement le temps qui me manque cruellement. Dans notre société hyperactive, on court tout le temps après quelque chose. On n’a plus le temps de s’arrêter, de respirer, de laisser notre esprit vagabonder. S’ennuyer est devenu un gros mot, un signe de faiblesse, alors qu’il est essentiel pour la créativité ! C’est dans ces moments de calme, quand on laisse notre esprit divaguer, que les idées émergent. Comme le disait si bien Albert Einstein : « La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse ».

Heureusement, mon esprit est plutôt tenace. Il trouve toujours un moment pour s’exprimer, même quand je m’y attends le moins. Sous la douche, à vélo, en faisant la queue au supermarché… Et même pendant ma méditation quotidienne ! Il faut croire qu’il a vraiment besoin de se faire entendre !

« L’ennui est un état d’esprit important qui soutient l’apprentissage et la créativité. » Dr. Teresa Belton, chercheuse en éducation et auteure de « Happier People Healthier Planet »

Briser le silence

Pourquoi est-ce qu’on crée ? C’est une question que je me pose souvent. Je crois qu’au fond, c’est un besoin profondément humain de s’exprimer, de partager ses pensées, ses émotions, de laisser une trace de son passage sur Terre. À travers la création, on se connecte aux autres, on crée du lien, on se sent moins seul.

Mais sans retour, sans échange, la création perd de son sens. C’est comme être dans une pièce insonorisée. Tu peux crier, gesticuler, tenter d’attirer l’attention, mais personne ne te voit, personne ne t’entend. On t’ouvre parfois la porte pour te demander un service, puis on te referme aussitôt, te laissant seul avec ton silence. Frustrant, n’est-ce pas ?

On vit pourtant à une époque formidable pour la création ! Internet nous offre des possibilités infinies de partager nos œuvres avec le monde entier. Mais paradoxalement, c’est aussi l’ère du bruit, de la surinformation, où il est de plus en plus difficile de se faire entendre. C’est le paradoxe de notre époque : on a tous les outils pour s’exprimer, mais on ne sait plus comment se faire écouter.

Une lueur d’espoir

En tant que père, je pense que la meilleure façon d’éduquer mon fils, c’est de lui montrer l’exemple. Pas de grands discours moralisateurs, pas d’injonctions contradictoires, juste l’exemple de ma propre vie. Je crois qu’un enfant apprend beaucoup plus en observant ses parents qu’en écoutant leurs sermons.

Quand mon fils m’a demandé ce que c’était pour moi « être un bon père », je lui ai répondu que c’était avant tout « montrer la voie », lui donner envie d’explorer le monde, de se tromper, de se relever, de trouver son propre chemin. Et surtout, lui montrer que je serai toujours là pour le soutenir, quoi qu’il arrive.

Et c’est justement mon fils qui me donne envie de continuer à écrire, malgré le silence du web. Depuis qu’il lit mes textes, j’ai l’impression qu’il a changé. Il est plus curieux, plus sensible, plus ouvert aux autres. Il continue à faire des vidéos humoristiques, mais il essaie aussi de faire passer des messages, de susciter des émotions, de faire réfléchir. Et ça, pour moi, c’est la plus belle des récompenses.

Alors oui, je n’ai pas de commentaires, pas de partages. Mais si j’ai pu influencer ne serait-ce qu’une personne, et en plus mon propre fils, alors tous ces efforts n’ont pas été vains. Et qui sait, peut-être qu’un jour, mon fils lira mes textes à ses enfants, en leur disant : 

 » Ton grand père n’a pas choisi ma route, mais c’est lui qui me l’a éclairé »

Sources :

djekill

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