Code Quantum 2022, une bonne suite ?

C’est une horreur

Un viol de la série d’origine.

C’est nul.

Les acteurs sont mauvais.

Ils n’ont pas vu la série d’origine.

À chaque reboot d’une série culte des années 90, les commentaires sont les mêmes.

Comment cela peut-il être autrement ?

On sait très bien que l’on ne peut pas toucher à la nostalgie, même si, comme souvent, elle est fantasmée.

Et c’est à nouveau le cas ici, dans la nouvelle version de “Code Quantum”.

Si tu as lu mon post « Code Quantum, pourquoi c’est culte« , tu connais déjà l’importance de cette série pour moi. Donc, comme beaucoup, j’aurais dû cracher sur cette série avec une certaine mauvaise foi. Et bien, si les débuts étaient laborieux et certains choix discutables, je tiens à dire que cette suite est une bonne surprise pour moi.

Une suite?

Car oui, la série a eu l’intelligence de ne pas être une reboot mais bien une suite. Cela aurait du permettre de ne pas trop se prendre la comparaison avec la série d’origine (mais ca à loupé).

Cela permet également de pouvoir changer quelques règles, voir rattraper des erreurs de l’ancienne série. Car oui, les fans oublient que l’ancienne série avait un gros défaut, la cohérence entre les épisodes. Pire, le final qui n’était pas prévu comme tel à l’origine est complètement illogique.

La série de 2022 avait donc la lourde tâche de raccrocher les wagons, ce qui n’était chose aisée.

L’histoire

Trente ans se sont écoulés depuis la disparition du Dr Samuel Beckett dans l’accélérateur temporel. Ce projet est cependant relancé avec une nouvelle équipe qui va essayer de reconstituer les mystères derrière Beckett et sa machine. Pour des raisons inconnues, le Dr Ben Song, le physicien principal du nouveau projet, télécharge un nouveau code de programme sur les systèmes du projet et utilise l’accélérateur pour remonter dans le temps sans avertir son équipe. Tout comme Sam Beckett, il va se perdre dans le passé en vivant la vie d’autres personnes. À chaque fois, il va changer le cours de l’histoire dans l’espoir de revenir au présent. Sa fiancée, Addison Augustine, est son seul lien avec le projet. Addison apparaît ainsi comme un hologramme que lui seul peut voir et entendre.

Comme tu peux le voir, le principe est le même que l’ancienne série.

Le voyageur et son hologramme

Ça commence mal :

Dès le premier épisode pourtant, cela commençait à sentir moins bon. Après une présentation rapide des personnages, Ben décide comme Sam d’utiliser la machine sans finir les tests. Et si CQ89 (c’est plus rapide comme ça) avait pris son temps pour expliquer son concept, ici, ce n’est pas le cas. Nous sommes en 2022 et il faut aller vite, trop vite. Le concept de la série est expliqué en 5 minutes, avant de se lancer dans une course-poursuite. Très rapidement, les défauts nous explosent à la figure.

L’histoire principale est expulsée pour lancer l’épisode (pourquoi ne pas avoir fait de doubles épisodes comme pour CQ89 ?). L’acting est parfois bon (Ben et Ian) et parfois osef (Addison). Les effets spéciaux sont parfois foirés et il y a des erreurs de reflets.

C’est d’ailleurs ce point qui m’a fait très vite sortir du premier épisode. Il est bourré d’erreurs techniques.

Si je peux effectivement comprendre que l’on ne peut pas supprimer l’ombre de l’hologramme dans chaque plan, je ne peux pas accepter que l’on voie son reflet. Pire, dans la première scène où Ben aperçoit le reflet de l’homme qui le remplace, elle est suivie juste après d’un reflet de l’acteur dans la voiture. Des erreurs que la série d’origine n’avait pourtant jamais faites.

Une erreur reflet au bout de 4 secondes, un record

Des changements pour le pire …

D’ailleurs, si je parlais du jeu d’acting de l’actrice d’Addison, il faut relever le plus gros défaut de cette série, les deux personnages principaux.

Car si CQ89 était une série aussi culte, c’est en partie grâce à alchimie entre les deux acteurs. Scott Bacula et Dean Stockwell avaient une relation extraordinaire et les deux acteurs jouaient à la perfection des personnages ultra attachants.

Ici, le problème c’est que ce n’est plus une amitié qui caractérise les personnages principaux, mais une histoire d’amour. Et on connaît les Américains, incapables de rendre un couple intéressant sans les rendre mielleux et forcé. Et c’est le cas ici.

Autre problème, le nombre de personnage. En effet la série décide ici de présenter également l’équipe de Code Quantum. Et si dans Macgyver, avoir une équipe derrière était inutile, ici c’était judicieux.

Mais malgré cela, certains personnages sont totalement inutiles et en trop (Jenn par exemple). De plus, multiplié les personnages font que l’on passe moitié moins de temps avec Ben et donc moins de temps avec les personnages secondaire de l’épisode. Et à nouveau cela rend les choses parfois trop artificielle et rapide, la série oubliant parfois qu’elle doit prendre son temps pour que l’on s’attache à ses personnages.

Autre changement énervant, c’est le choix de ne pas respecter une règle de base de la série. Ben peut voyager en dehors du temps de sa propre vie. Cela nous donne rapidement un épisode dans le far-west. Honnêtement, je pense qu’il y avait suffisamment à raconter sur les 45 dernières années sans devoir se déplacer si loin dans le temps.

C’est bien de vouloir être poétique, mais pas en faisant refléter un hologramme qui n’a pas de reflet 🙁

Et pour le meilleur :

Mais cette version 2022 a également des changements vraiment appréciables. On commencera par la cohérence entre les épisodes où les règles sont respectés d’un épisode à l’autre (presque toujours). La série a aussi l’intelligence de mettre sous silence certaines erreurs de CQ89 comme le fait que le personnage que remplaçait Sam était envoyé dans le futur dans le corps de Sam. Problème, qu’est devenu le corps de Sam à la fin de la série ?

Autre changement, n’importe qui peut devenir l’hologramme, pas d’explication foireuse à base de mélange de musons et neurones.

Mais le changement le plus appréciable, c’est le fils rouge. Alors que la série d’origine était totalement autonome dans ses épisodes, ici on a une enquête en parallèle sur la raison pour laquelle Ben saute au début de la série.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette trame est accrocheuse et correctement diluée.

Au fils du temps on comprend de plus en plus ce méli-mélo spatio-temporel pour un final certes pas toujours logique (comme beaucoup de série sur le voyage dans le temps) mais satisfaisante.

Autre idée intéressante, utiliser le concept de voyage dans le temps de manière intelligente, comme l’épisode 3 et son match de boxe ou l’épisode 11 et sa boucle temporelle.

Même s’il est moins présent, j’apprécie que la série ait gardé le coté pot pourris de la version de 89.

En effet on passe d’un épisode western, à un épisode ambiance film d’horreur.

On passe d’un road trip à un drame familial.

On passe d’un drame social à un body movie.

Autre qualité que j’apprécie, le personnage de Ben Song. Même si l’acteur principal n’arrive clairement pas à la comparaison d’un Scott Bakula, force est de constater qu’il est bien plus intéressant que Sam Beckett. En effet Sam était un personnage attachant mais un peu trop parfait. Il savait tout faire, parlait toutes les langues, savait chanter, danser, était médecin, ……. . Bref il savait tout faire selon les nécessités du scenario, un peu ridicule. Dans cette suite, Ben est certes un génie, mais n’est pas parfait et surtout, n’est pas prêt à toutes les situations.

Une série sociale :

Une critique que j’ai beaucoup entendu à propos de la nouvelle version et son côté trop wokiste. En effet la nouvelle équipe est composé d’un Coréen, une Américaine classique, deux blacks, et un transgenre.

Difficile de faire plus wokiste, … du moins si on ne connait pas la série d’origine.

En effet beaucoup de fans ont oubliés à quel point la série de 89 était très (trop) en avance pour son époque. Il ne faut pas oublier que la productrice et scénariste de la série Deborah Pratt était une femme noire dans les années 80. Elle nous a donné des épisodes extraordinaires sur l’histoire des noirs aux US. CQ89 avait également traité homosexualité à l’armé dans un épisode censuré par la chaine à l’époque.

Alors voir une équipe cosmopolite et un épisode sur les transgenres ne me choque absolument pas, tant la série a toujours eu le progrès et la critique sociale dans ses veines. De plus le personnage de Ian est vraiment le personnage le plus sympathique et attachant. On doit d’ailleurs à son interprète Mason Alexander Park, transgenre.

On regarde ?

Même si la série souffrira toujours de la comparaison avec la série d’origine, il faut lui donner une chance.

Code Quantum 2022 est une suite qui a su moderniser le concept tout en restant fidèle à son prédécesseur.

Certes, elle souffre de quelques défauts, mais elle a su développer une intrigue solide qui la rend accrocheuse.

Les clins d’œil à la série originale sont nombreux et bien utilisés, et les nouveaux personnages sont attachants.

Si tu es un fan de la série originale, tu devrais donner une chance à cette suite, sans vouloir toujours la comparer.

Si tu ne la connais pas, tu vas pouvoir voyager à travers le temps dans une série certes imparfaite, mais profondément humaine, ce qui fait du bien à notre époque.

djekill

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